Quand j’ai commencé à m’intéresser aux blockchains, j’ai tout de suite été séduit par leur ambition initiale : celle de créer un monde numérique sans intermédiaires, où chacun pourrait devenir acteur d’un nouveau système financier plus équitable. Une utopie technologique portée par Bitcoin, puis Ethereum.
Mais aujourd’hui, en creusant le sujet, je réalise que cette promesse n’a pas été totalement tenue. Bitcoin et Ethereum avaient pour objectif de construire des systèmes entièrement décentralisés, sans autorité centrale, où le pouvoir serait distribué entre tous les utilisateurs. Pourtant, cette ambition a été freinée par plusieurs réalités.
Dans le cas de Bitcoin, le minage s’est progressivement concentré entre les mains de quelques géants, appelés “pools de minage”, souvent situés dans des zones spécifiques du globe. Cela crée une forme de centralisation du pouvoir de validation des transactions.
Quant à Ethereum, malgré l’ingéniosité des smart contracts et la diversité des projets, la gouvernance reste souvent entre les mains de développeurs influents ou de fondateurs. De plus, de nombreuses plateformes “décentralisées” dépendent d’interfaces centralisées (comme les exchanges ou wallets), ce qui remet en question la promesse initiale.
En fait, ce n’est pas tant la technologie qui a échoué, mais son appropriation. Les logiques de pouvoir, d’influence, et d’efficacité ont petit à petit pris le dessus. Le rêve d’une décentralisation absolue s’est confronté à la complexité du réel.
Mais tout n’est pas perdu : cette prise de conscience nous pousse à réfléchir à de nouveaux modèles. Car si la révolution blockchain n’a pas (encore) tout changé, elle a au moins ouvert la voie à des alternatives concrètes.