Vous l'attendiez sans doute avec un peu d'impatience,il est donc inutile de garder le silence plus longtemps. Chose promis, chose du, voici mon retour personnel sur Red Dead Redemption 2. Beaucoup d'entres vous seront certainement surpris d'apercevoir un pseudo-test dans leurs colonnes, près de deux mois après la parution de ce titre. N'ayant pas forcément les même moyens, ni même le temps nécessaire que posséderaient bon nombres de spécialistes issu de la presse spécialisé, je me suis abstenu jusqu'à présent de donner un avis détaillé sur le dernier née de Rockstar. Ce choix contraint et forcé, a finalement était bien plus bénéfique qu'il n'y parait et est devenu, avec le temps, une décision délibéré.
Car oui, il n'est nul ici question de rusher une production qui a demandé tant d'efforts et de moyens (huit années de développement, des sommes colossales investis en recherche et un nombre de participants pharaonesque) afin d’être abouti et de pouvoir enfin atterrir sur nos consoles de salon. J'ai donc pris le temps nécessaire de m'imprégner totalement de cet univers et d'en tirer ainsi toute la substantifique moelle, afin de vous rapporter un ressenti bien plus poussé qu'un simple article que l'on pourrait lire ici et la. Enfilez votre chapeau, chaussez vos bottes, voici mon expérience sous RDR II, après plus d'une bonne centaine d'heures de jeu !
Bienvenue en terre sauvage !
Ma rencontre avec ce titre tant attendu, fut similaire à un premier rendez-vous intime entre deux personnes. Cette scène de la vie quotidienne comporte plusieurs phases distinctes : L'attente, le désir, la séduction, le doute, pour finalement débouché sur un bonheur partagé (ou pas !). L'attente de cette fameuse suite à un jeu qui me fit forte impression lors de sa sortie, le désir de pouvoir de jouer à un titre qui dépasserait toutes mes espérances, le doute de s’être finalement un peu trop emballé dès les premiers instants et finalement le bonheur absolue devant le déroulement de cette épopée haletante. Car RDR II, se veut bien plus ambitieux, ludique et cinématographique que son prédécesseur. Le ton est donné dès la scène d'introduction qui contextualise, visuellement et auditivement, l'univers que nous nous apprêtons à fouler des pieds. En 1899, les Etats-Unis sont en pleines expansions économiques mais aussi industriel. Cette évolution soudaine marque la fin d'une époque ou l'ordre n'avait aucune place sur ces terres sauvages. Nous prendrons part, manette en main, à la fin du temps des pionnier et des hors la loi, tentant tous deux de survivre dans un monde qui change.
Ce principe de coexistence entre deux philosophies existentielles, l'une qui aspire à vivre en marge d'une société dans le but de vivre une vie avec des valeurs simples et l'autre qui souhaite une société automatisé et marchande, sera omniprésent tout au fil de l'aventure. Cette dualité que tout oppose, se retrouvera sans cesse confronté dans une lutte idéologique. Cependant, Il est bien entendu indéniable que l'un de ces deux camps ne puisse subsister et laissera irrémédiablement sa place sur l'échiquier civilisationnel. En incarnant Arthur Morgan, nous assistons donc à cette fresque historique d'un temps révolu, ou les hommes et les femmes ne se soumettant pas à l'évolution des choses disparaissent dans l'indifférence la plus totale. Cette trame scénaristique a le don de provoquer un sentiment d'empathie à l'égard des membres du gang de Dutch. Celle ci c'est constitué comme une famille, chacun des membres possèdent un rôle bien prédéfini, avec des règles précises. Il n'est pas ici question de commettre des larcins dans le but de semer le chaos et la destruction.
Bien que hors la loi, ce groupe possède une certaine éthique et n'agit uniquement que pour subvenir aux besoins de la fratrie. Bien entendu, cela ne sera pas du gout de la juridiction qui se met alors en place, ni même de la rivalité qui peut exister entre gangs. Les enfants de Dutch vivront ainsi perpétuellement traqué, au beau milieu d'une Amérique qui se modernise. Il ne sera pas rare de se prendre d'affection pour divers personnages et de revenir bien souvent aux différents camps afin d’interagir avec chacun d'entres eux. Puisque oui, une gestion du camp assez poussé, vous permettra de prendre soin de ce foyer si particulier et d'en apprendre un peu plus sur vos acolytes de fortune.
Je ne souhaite pas pour autant vous gâcher le plaisir de la découverte. Je m’arrêterais donc la pour ce qui est du scénario. Sachez juste que l'écriture est exemplaire, bien des événements vous en apprendrons un peu plus sur l'environnement dans lequel vous évoluez. Des centaines, voir des milliers d'actions différentes et parfois aléatoires feront leur apparition. Vous serez à coup sure surpris du comportement des personnages mais aussi des dialogues, tous différents, qui parsèment vos gesticulations. De plus, les quêtes secondaires enrichissent le déroulement principal, tout en vous proposant des situations étranges et parfois dramatiques. Pour ainsi dire, le curseur de l'émotion est véritablement positionner à fond. Que l'on soit amateur de Western ou non, vous serez littéralement transporté par cette histoire rocambolesque, sur le chemin de la rédemption !
Un bonheur pour les sens !
Sur le plan technique, Red dead Redemption II est sans doute le jeu open-world le plus aboutit, tant celui ci fourmille de détails qui flatte la rétine. L'aspect graphique est exceptionnel, la nature n'a jamais été aussi bien modélisé et celle ci s'en retrouve parfois sublimé par les variations climatiques qui surviennent de façon inopiné. La faune et la flore s'en retrouve enrichi. Les plaines, les montagnes et les forets regorgent de vie ! Tant est si bien que l'on se surprend, plus d'une fois, à s'écarter de notre objectif principal uniquement dans le but d'observer le monde animal omniprésent autour de nous. Cette générosité, poussé à l’extrême de par une map gigantesque, disséminera sur son passage moultes secrets et endroits insolites qui ne manqueront pas de vous laisser pantois.
On passe ainsi des heures à chevaucher notre monture, non seulement pour le plaisir d'observer cette profusion de paysages mais aussi pour le plaisir de se prendre pour un véritable cow-boy, en adéquation avec la nature qui l'entoure. Les villes ne sont pas en reste, avec ses commerces, son saloon et ses activités multiples. De quoi passer de bonnes heures, juste à flâner ou à boire du whisky au comptoir du bar, entre deux parties de poker ! Pour ce qui est de la partie artistique et plus particulièrement sonore, je vous renvois à l'article que j'ai précédemment rédigé à ce sujet !
Seul ombre au tableau, la maniabilité ainsi que l'inertie du personnage, un peu lourde, qui en rebutera peut être quelques uns. Calqué sur celle de GTA, celle ci accuse un temps de latence qu'il faudra savoir prendre en main. Rassurez vous, rien de bien handicapant à terme, puisqu'il s'agit d'une simple habitude à prendre. On peut aussi déceler quelques bugs de textures de temps à autres (corrigé à présent par de multiples patchs), ou bien encore l'IA peu permissive des autorités qui n'hésiteront point à vous poursuivre si vous avez le malheur de vous tromper, en piétinant un pauvre chien sur votre passage, par exemple. D'une durée de vie ultra-longue, pour peu que vous preniez la peine de prendre part aux événements aléatoires ainsi qu'aux quêtes secondaires, RDR II vous demandera de la patience et d'accepter une allure plus soutenu du à son contexte historique, avant de parvenir au bout de cette épopée. Amateurs de jeux d'aventures au contenu riche et long, vous serez aux anges !
I'm poor lonesome cowboy !
Red Dead Redemption II marque clairement un tournant dans l'industrie vidéoludique. Riche, beau, démesuré, émouvant, celui possède toutes les qualités intrinsèques d'une oeuvre qui fera date dans le milieu. Bien entendu, tout n'est pas parfait. Cependant, on s'approche tout particulièrement d'une oeuvre majeur qui surprend par l'expérience qu'il a à nous offrir. Beaucoup de joueurs, dont ma propre personne, se remémoreront à tout jamais de cette balade dans le Far-West, aux cotés d'idéalistes pour qui la règle est une offense à leurs principes. Outlaw for life !