✒️ L'auteur
Derrière le pseudonyme féminin Yasmina Khadra se cache un homme : Mohammed Moulessehoul, né en 1955 à Kenadsa, une oasis saharienne du sud-ouest algérien. Officier de carrière dans l’armée algérienne, il a vécu de l’intérieur la décennie noire des années 1990, lorsque l’Algérie a été secouée par une guerre civile sanglante opposant l’armée et les groupes islamistes armés.
Il a choisi d’écrire sous un nom de plume pour contourner la censure militaire, mais aussi pour séparer sa vie de soldat de son identité d’écrivain. Il utilisera deux des prénoms de son épouse comme pseudonyme, un choix fort dans une société marquée par le patriarcat, et un clin d’œil à la féminité. Voilá comment il justifie ce choix :
« Mon épouse m'a soutenu et m'a permis de surmonter toutes les épreuves qui ont jalonné ma vie. En portant ses prénoms comme des lauriers, c'est ma façon de lui rester redevable. Sans elle, j'aurais abandonné. C'est elle qui m'a donné le courage de transgresser les interdits. Lorsque je lui ai parlé de la censure militaire, elle s'est portée volontaire pour signer à ma place mes contrats d'édition et m'a dit cette phrase qui restera biblique pour moi : “Tu m'as donné ton nom pour la vie. Je te donne le mien pour la postérité”. »
✒️Une œuvre marquée par l’engagement
Son œuvre explore les blessures du monde arabe, les conflits identitaires, les déracinements, les fanatismes et les drames contemporains avec une rare acuité. Il choisit souvent des personnages ambigus, tourmentés, pour interroger la violence sans la justifier, et surtout pour mettre en lumière les souffrances humaines qui se cachent derrière les idéologies.
📚 Ce que j'ai lu :
Lorsqu'un auteur me plait, j'ai tendance à explorer l'œuvre jusqu'à , parfois, m'en lasser. Yasmina Khadra est très prolifique, ce qui m'a occupé pas mal de temps :
- Les Hirondelles de Kaboul : Une plongée poignante dans le quotidien d’un couple afghan sous le régime taliban. Le roman expose l’absurdité de la haine idéologique et la beauté fragile de l’amour dans un monde brisé.
- L’Attentat : Ce roman choc met en scène un chirurgien arabe israélien dont l’épouse meurt dans un attentat-suicide... dont elle est elle-même l’auteur. Entre incompréhension, culpabilité et révolte, l’histoire dévoile les mécanismes intimes du terrorisme.
- Ce que le jour doit à la nuit : Une fresque ample et sensible sur l’Algérie coloniale, la guerre d’indépendance, l’amitié, la trahison et l’amour contrarié. Ce roman a été un immense succès international.
- Khalil : Inspiré des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, ce roman adopte le point de vue d’un jeune djihadiste belge. Un récit dérangeant et profondément humain, qui tente de comprendre l’embrigadement sans jamais l’excuser.
- À quoi rêvent les loups : Dans l’Algérie des années 1990, Nafa Walid, jeune homme ambitieux rêvant de devenir acteur, voit ses espoirs brisés par la violence et les injustices sociales. Déçu et marginalisé, il bascule dans l’extrémisme et devient membre d’un groupe islamiste. À travers ce destin tragique, le roman explore les racines de la radicalisation et le désespoir d’une jeunesse sacrifiée.
- L'Écrivain : Récit autobiographique
- L'Équation africaine : Un médecin allemand, dévasté par la perte de sa femme, embarque pour une mission humanitaire en Afrique. Capturé par des pirates, il découvre la violence, mais aussi la dignité et l’humanité au cœur du chaos.
- Dieu n'habite pas la Havane : Juan del Monte Jonava, chanteur de boléro vieillissant à La Havane, voit son monde s’écrouler lorsqu’il perd son emploi. Sa rencontre avec Mayensi, une jeune femme énigmatique, bouleverse sa vie et l’oblige à confronter ses illusions, entre passion, solitude et désenchantement dans une Cuba en mutation.
Je ne sais pas si certaines de ses œuvres ont été adaptées au cinéma ou au théâtre mais je suis sûr que c'est le cas vu sa notoriété.
đź“– Ce que j'aime
Il défend une vision humaniste de la société, dénonce les injustices, qu'elles soient religieuses, sociales ou politiques, et prône la tolérance et le dialogue interculturel. J'aime sa puissance narrative, sa clarté de style et sa profondeur morale. Ses livres peuvent être qualifiés de faciles à lire, ce qui n'enlève nullement la profondeur de leur message. Yasmina Khadra parvient à faire entendre, à travers ses récits, la voix de ceux que l’on n’écoute pas. Ses personnages sont souvent des gens ordinaires pris dans des événements qui les dépassent.
Les livres de mon monde :
- Le Mali = L'autobiographie d'Amadou Hampâté Bâ
- La Scandinavie = Les auteurs Scandinaves
- La Russie / Ukraine = Mikhail Boulgakov
- Le Sénégal = Fatou Diome
- La Colombie = Gabriel Garcia Marquez
- L'Iran = Les BDs de Marjane Satrapi
Merci pour votre lecture ✨
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