

Terre ! A première vue, Nouméa apparait au marin comme une ville hors contexte, où quelques constructions verticales aux allures trop modernes seraient venues se perdre dans un cadre où l’horizontalité et le matériau naturel auraient tout lieu de s’y épanouir. La ville respire l’argent, par son parc automobile, par ses villas haut standing, et par les prix indiqués sur les étiquettes des vitrines. Le cloisonnement social est l’un des plus forts qu’il m’ait été donné de voir. Les z’oreilles au volant des gros 4x4, les caldoches à la direction, les chinois à la restauration rapide, et les kanaks là où ils peuvent, quelques fois à même la rue, perdus dans une société qu’ils n’ont pas eu le temps d’assimiler. Cette généralisation assez facile, je l’avoue, trouvera certainement ses contre-exemples, mais donne une idée assez réaliste de la situation globale. Tout le monde vit ensemble mais peu se mélangent. Voilà la source des problèmes passés et certainement de ceux à venir. Quel dommage...
Mais qu’à cela ne tienne. Un 180 degrés, et s’offre à moi le plus réussi des mélanges, de l’eau et du corail. Ce lagon est donné comme le deuxième plus grand au monde. Une barrière, récemment classée au Patrimoine Mondial, qu’une vie toute entière d’exploration ne suffirait pas à découvrir. Certains, comme l’équipage du Moana, ont dans leur temps et avec des idées de chasse souvent radicales, exploré ce lagon bien plus que quiconque, et auraient certainement autant à en découvrir s’il fallait recommencer demain.
J’y apprends à plonger en la compagnie inévitable des requins. Dagsits, pointes blanches et pointes noires font parties des plus familiers. Les requins sont timides, les requins sont inoffensifs, certes... il me faudra toutefois faire preuve d’une auto-persuasion quelque peu plus prononcée pour tenir le même discours lorsque je me retrouverai parmi une vingtaine de requins gris adultes le long du tombant de la passe de Dembéa... Mais encore une fois, même avec un tel surnombre, les requins ne se montreront pas agressifs. Comme toutes les passes à fort courant, la passe de Dembéa est un lieu privilégier pour les observer en nombre important. Les spécimens plus gros ne sont pas loin, j’en suis certain. Mais qu’il est difficile d’en rencontrer... Les histoires de requins tigres, et parfois de grands blancs, sont choses communes autour du lagon. L’idée d’en croiser un, seul à seul, me laisse un sentiment assez confus, fait de curiosité et de refus. Mais l’occasion ne m’a toujours pas été donnée. Cela viendra en temps voulu.
Note du carnet de plongée - Passe Uatéré, Ile des Pins - 24 fév. 2009«... 3 à 4 noeuds de courant nous expulsent de ce mini lagon. C’est très très fort. La visibilité est affreuse, à peine quelques mètres. Je reste proche de Marceau et nous luttons par moment ne serait-ce que pour nous retenir à un rocher. Régulièrement un gros dagsit de plus de 2m50 surgit de l’eau trouble et nous frôle avec beaucoup de vélocité. Depuis la surface, Kanaki, notre ami Kanak, comme nous le surnommons amicalement, nous jette les restes de la pêche du jour... Est-ce vraiment une bonne idée Kanaki?!...»
A suivre...

Earth! At first sight, Nouméa appears to the sailor as a city out of context, where some vertical constructions with too modern looks would have been lost in a setting where horizontality and natural material would have every reason to flourish. The city breathes money, by its car park, by its high-standing villas, and by the prices indicated on the labels of the windows. Social partitioning is one of the strongest I have ever seen. The z'oreilles driving large 4x4, the caldoches in the direction, the Chinese at fast food, and the kanaks where they can, sometimes even on the street, lost in a society that they did not have time to assimilate. This fairly easy generalization, I admit, will certainly find its counter-examples, but gives a rather realistic idea of the overall situation. Everyone lives together but few mix. This is the source of past problems and certainly of those to come. What a shame...
But never mind. A 180 degrees, and offers me the most successful of mixtures, water and coral. This lagoon is given as the second largest in the world. A barrier, recently classified as World Heritage, that a lifetime of exploration would not be enough to discover. Some, like the crew of the Moana, have in their time and with ideas of hunting often radical, explored this lagoon much more than anyone, and would certainly have as much to discover if we had to start again tomorrow.
I learn to dive in the inevitable company of sharks. Dagsits, white points and black points are among the most familiar. The sharks are shy, the sharks are harmless, certainly... I will however have to demonstrate aself-persuasion a little more pronounced to give the same speech when I find myself among about twenty adult grey sharks along the fall of the pass of Dembéa... But again, even with such an overabundance, sharks will not be aggressive. Like all passes with strong current, the pass of Dembéa is a privileged place to observe them in large numbers. The larger specimens are not far away, I am sure. But that it is difficult to meet... Stories of tiger sharks, and sometimes large whites, are common around the lagoon. The idea of meeting one, alone, leaves me a rather confused feeling, made of curiosity and refusal. But the opportunity has not yet been given to me. It will come in time.
Note from the dive book - Passe Uatéré, Ile des Pins - 24 Feb. 2009... 3 to 4 knots of current expel us from this mini lagoon. It is very strong. The visibility is terrible, just a few meters. I remain close to Marceau and we struggle at times even to hold on to a rock. Regularly a big dagsit of more than 2m50 emerges from the cloudy water and passes us with great velocity. From the surface, Kanaki, our friend Kanak, as we call him amicably, throws us the remains of the day’s fishing... Is this really a good idea Kanaki?!...»
To be continued...


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