Manque de respect ?
Un jeune salue un président, et la fougue de la jeunesse lui fait oser un "ça va Manu ?".
En réponse le président lui fait une réponse magistrale sur le ton, une leçon d'éducation même.
Une partie salue le propos du président, une autre le fustige.
Probabilité !
Oui, il nous faut évoquer les probabilités.
Parce qu'ici, le "Président" (notez les guillemets), pars du principe que le jeune homme avait forcément pour but de railler sa personne, sa fonction.
Pourtant une probabilité existe qu'il s'agissait de faire le sympa, de "casser" cette frontière impersonnelle induite par la fonction présidentielle.
Une autre qu'il s'agissait simplement de faire un petit coup d'éclat devant les potes.
D'autres, multiples, existent également.
Sérieusement, est-ce qu'un "Ca va Manu ?" justifiait un tel procès d'intention ?
Est-ce que cela doit forcément être considérer comme un manque de respect ?
Lorsque je suis interpellé en rue par d'autres individus, avec un beau "hé cousin", je ne réagis pas de façon virulente par rapport à mon ego.
Ce qui ne veux pas dire que j'apprécie.
Et je ne manque pas de le signaler à mon interlocuteur, en lui faisant comprendre qu'il franchi là la limite de la liberté que j'accorde à un inconnu.
De façon courtoise, et respectueuse. Sans jugement.
Sans lui faire de leçon ni de procès d'intention.
Pourquoi ?
Parce que je comprends bien que nous sommes tous différents, avec des cultures différentes, et que pour d'autres individus, un "hé cousin" peut être considéré comme simplement amical.
Oui, mais toi tu n'est pas président !
Précisément.
Je n'entend donc pas représenter 66 millions d'individus, ne pas voir les choses sous le point de vue de 66 millions d'individus.
Et représenter, par la présidence, c'est entre autre cela.
La personne est mandaté pour représenter tous les individus. Il entend donc représenter le jeune également.
Le comprendre. Se mettre à sa place.
Utiliser sa fonction pour enfoncer un autre individu, en réagissant du point de vue de son ego et pour nourrir son ego, n'est pas du tout une posture respectueuse d'un représentant.
Le respect, cela ne s'impose pas.
Il s'inspire.
Si vous devez l'imposer, vous ne l'aurez jamais.
Agir comme un despote pour obtenir le respect, c'est entrer dans le rôle du bourreau.
Le triangle de Karpman, vous connaissez ?
Celui qui entend avoir des relations respectueuses avec les autres doit s'efforcer de rester en dehors de cette logique.
Tous égaux !
La fonction ne change rien à cela.
La problématique du "niveau social".
Liberté, égalité fraternité.
La devise du pays. Un principe qui fait justement du président ou d'un sdf deux individus totalement égaux, à tout point de vue.
On ne doit pas respecter l'un plus que l'autre.
Et j'en viens sur un tweet que j'ai trouvé tout particulièrement nauséabond.
Illustrant une logique de caste dans lequel certains n'hésitent pas à s'inscrire.
Des propos compatibles avec la devise française ?
Je ne pense pas.
Les 3 premiers mots illustrent à eux même l'état d'esprit du rédacteur "excellente humiliation publique".
Vraiment ?
Imaginons que le gamin fasse une dépression, ou pire encore ?
Ce serait encore excellent ?
Quant à la dernière partie, qui stipule qu'on ne parle pas à un président comme on parle à une caissière.
Sérieusement ?
Une vision dominé, totalement, par une logique de caste.
Personnellement, je respecte et parle avec chacun de mes interlocuteur de la même façon.
Avec respect et courtoisie.
C'est un devoir, et mon respect et ma gentillesse sont un privilège que je donne.
Un privilège que je peux décider de retirer à ceux que je n'en estime pas digne, par leurs comportement ou leurs paroles, pas pour leur niveau social, qui n'a aucun rapport avec le respect.
Parce que les gens sont définis par leurs actes et non leurs titres.
De ce point de vue, le type là, avec son tweet, ne me donne pas du tout envie de le respecter.
Et ce président, là, pareil.
Parce que le respect, ça ne s'impose pas.
Cela s'inspire.