FERROKA – L’Arène du Pouvoir

Dans le royaume brutal de Ferroka, où les montagnes de fer et les plaines arides étaient balayées par des vents brûlants, la loi était simple : la force prime sur tout. Ici, les faibles étaient écrasés, les forts régnaient, et la loyauté se mesurait à l’aune du sang versé. Kaelos Drak, le Seigneur de Guerre, trônait au sommet de cette hiérarchie impitoyable, son nom synonyme de terreur et de pouvoir.

Ce jour-là, comme tant d’autres, Kaelos observait les combats depuis sa tribune surplombant l’arène. Le sable brûlant était taché de sang, et les cris des guerriers résonnaient sous le ciel plombé. Les combats étaient une tradition sacrée à Ferroka, un moyen de prouver sa valeur et de gagner la faveur du Seigneur de Guerre. Mais aujourd’hui, quelque chose clochait.

En bas, sur le sable, des combattants réputés invincibles tombaient un à un. Ces guerriers, forgés par des années de batailles et de sacrifices, étaient vaincus par des adversaires inconnus, des visages nouveaux qui n’avaient jamais fait leurs preuves. Ces nouveaux champions n’étaient ni plus forts ni plus rapides, mais ils semblaient toujours avoir un coup d’avance, comme s’ils anticipaient chaque mouvement, chaque attaque.

Kaelos, assis sur son trône d’acier, serra les poings jusqu’à ce que ses jointures craquent. Ses yeux, aussi froids que l’acier de ses armes, se posèrent sur son bras droit, un homme massif nommé Gorran.

— Qui sont ces hommes ? demanda-t-il, sa voix grondante comme un tonnerre lointain.

Gorran, habituellement impassible, semblait mal à l’aise. Il baissa les yeux avant de répondre.

— Ils viennent des souterrains, Seigneur. Des quartiers où la loi de Ferroka ne pénètre pas. Ils paient en SECRET et obtiennent des armes que nous ne contrôlons pas.

Kaelos sentit une colère sourde monter en lui. Le SECRET. Encore cette monnaie maudite. Elle avait infiltré ses terres, corrompu ses guerriers, et maintenant, elle menaçait son autorité.

— Et comment est-ce possible ?! rugit-il, frappant l’accoudoir de son trône avec une force qui fit trembler la structure.

Un silence gênant s’installa, pesant comme une épée suspendue. Gorran ne répondit pas, mais son expression en disait long. Kaelos comprit alors la vérité : des marchands d’armes dans son propre camp avaient trahi son autorité, préférant le SECRET aux crédits de Ferroka. Ils avaient ouvert les portes à des armes et des technologies interdites, sapant l’ordre qu’il avait établi au prix de tant de sang.

Le Seigneur de Guerre se leva lentement, sa silhouette imposante projetant une ombre menaçante sur l’arène. Les combats s’arrêtèrent net, les guerriers levant les yeux vers leur maître, sentant la tempête qui se préparait.

— Trouvez-les, ordonna Kaelos, sa voix glaciale portant jusqu’aux derniers rangs de l’arène. Et donnez-moi leurs têtes.

Gorran hocha la tête, mais avant qu’il ne puisse s’éloigner, Kaelos ajouta, plus bas cette fois, mais avec une intensité qui glaça le sang de tous ceux qui l’entendirent :

— Et si vous échouez, Gorran, votre tête rejoindra la leur.

Les guerriers de Ferroka se dispersèrent, obéissant à l’ordre de leur seigneur. Mais Kaelos savait que cette trahison n’était que la partie visible d’un problème bien plus grand. Le SECRET avait infiltré son royaume, et ses racines étaient profondes.

Alors que le soleil couchant teintait le ciel de rouge sang, Kaelos resta debout sur sa tribune, les yeux fixés sur l’horizon. Il savait que la bataille à venir ne se jouerait pas seulement sur le sable de l’arène, mais dans les ombres de son propre camp. Et il était prêt à tout pour écraser cette menace, même si cela signifiait brûler Ferroka jusqu’à ses fondations.

Car dans le royaume de Ferroka, la force était la seule loi. Et Kaelos Drak était déterminé à la faire respecter, peu importe le prix.